Manuscrit de La Nouvelle Héloïse
                                                 de Jean-Jacques Rousseau


Consulter le manuscrit

            La Nouvelle Héloïse, ce chef-d’œuvre de la littérature épistolaire et aussi de la littérature pré-romantique, a été écrit par Jean-Jacques Rousseau, selon toute vraisemblance au cours des années 1756-1758.

            L’Assemblée nationale présente ici, sous forme numérique, la toute première version manuscrite de l’œuvre, appelée aussi « Brouillon », version possédée par la Bibliothèque de l’Assemblée depuis 1799, époque où elle s’appelait Bibliothèque du Corps législatif, après que le manuscrit eut été remis à la Convention, et notamment à Lakanal, en 1794.

            Ce manuscrit est arrivé épars et sans classement à la Convention. On lit en effet sur le feuillet de garde du volume, réalisé, avec une couverture en maroquin rouge, à partir des feuilles volantes de Rousseau, par un compilateur anonyme, entre 1794 et 1799, l’indication suivante : « La Nouvelle Héloïse. Première copie. Avis. Les fragments de cette première copie ont été trouvés informes dans les papiers de Jean-Jacques Rousseau, et offerts dans cet état à la Convention nationale. On les a classés d’après le manuscrit autographe donné par l’auteur à Madame la Maréchale de Luxembourg et déposé ensuite à la Bibliothèque du Corps législatif ».
 
            En outre, les sources disponibles divergent sur les circonstances de la remise du manuscrit à la Convention. Selon Ernest Coyecque, auteur, en 1907, d’un monumental Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques de France, le manuscrit aurait été remis à la Convention par un représentant en mission dans le Jura, le citoyen Lejeune, qui l’aurait reçu lui-même d’un entrepreneur en munitions, le citoyen Girard, salpêtrier de la République à Mignovillard dans le district d’Arbois. Pour d’autres, le manuscrit aurait été directement donné à la Convention, soit par la veuve de Jean-Jacques Rousseau, Thérèse Levasseur, soit par la citoyenne Mogurier qui aurait pu le tenir de cette dernière. On doit noter, en tout cas, que Lakanal propose expressément à la Convention d’attribuer une indemnité à la citoyenne Mogurier, en contrepartie du rôle qu’elle avait pu jouer dans la récupération du manuscrit.

Quoi qu’il en soit, le manuscrit a bel et bien été restitué à partir des archives de Jean-Jacques Rousseau ; il n’est pas arrivé à la Convention ordonnancé et relié par l’auteur. D’où un certain nombre de particularités dans la présentation :

            - Tout d’abord, les soixante premières lettres de la première partie sont manquantes, ainsi que plusieurs autres lettres dans les cinq autres parties.

            - D’autre part, en raison d’erreurs de classement dans le montage du volume, certaines lettres déclarées manquantes dans les pages titres intermédiaires sont en fait présentes, un peu plus loin, dans le corps du texte.

            - Par ailleurs, toujours en raison d’erreurs de classement, la numérotation des pages n’est pas totalement continue, dans la mesure où certaines pages, primitivement séparées au montage du volume, ont été rétablies dans leur ordre logique.

            - Enfin, le mode de reliure choisi à l’époque par le compilateur occulte parfois certaines bordures du texte.

            A cela, s’ajoute un certain nombre de remarques liées tant à la numérisation qu’à la façon de procéder de Rousseau lorsqu’il écrit :

            - L’insertion de corrections ou d’ajouts par l’auteur sur certaines pages sous la forme de collages a nécessité, dans le cadre de la numérisation, plusieurs prises de vues successives pour rendre l’intégralité du texte.

            - Certains passages écrits par l’auteur de bas en haut de la page sont reproduits, sur les fichiers numérisés, à l’identique.

            - Lorsqu’il y a réécriture partielle de certaines lettres par Rousseau, les réécritures figurent à la fin de la lettre concernée.
 
            - Enfin, on observera que la lettre 14 « de Claire à Henriette » sur laquelle s’achève le manuscrit est supprimée par Jean-Jacques Rousseau dans les versions ultérieures et n’a donc jamais été imprimée.

            L’Assemblée nationale vous souhaite une excellente lecture et un immense plaisir de découverte face à cette œuvre à laquelle, sous cette forme, nul lecteur n’avait encore pu accéder auparavant.

Consulter le manuscrit